Hier, je suis allée danser.
Malgré le cœur qui n’y était pas, malgré les images sombres sur nos écrans, malgré le deuil national.
Nous étions moins nombreux. Moins joyeux. Tellement moins.
Forcément.
Mais nous y étions.
Car si nous cédons à la peur, si nous nous terrons dans nos foyers, si nous nous recroquevillons sur nous-mêmes, si nous arrêtons de prendre un verre aux terrasses des bistrots, d’écouter de la musique, d’aller au cinéma et au théâtre, de lire, de penser, si nous fuyons la rencontre et l’échange avec les autres, si nous refusons d’aimer et de vivre, simplement, alors ils auront gagné.
Pour tout cela, sans cesser de pleurer les morts et de penser aux vivants, lundi prochain, je retournerai danser.
Et tous les jours, je continuerai, du bout de ma plume, à faire couler les mots pour qu’ils mettent du lien entre les hommes.