Mesures gouvernementales obligent, l’atelier d’écriture que j’anime à la médiathèque Pecha’Bouquine ne peut plus se tenir dans les conditions habituelles.De mars à juin, et de nouveau à partir du mois de novembre, l’atelier Petits écrits entre amis devient un atelier à distance.
Inventer une autre manière d’écrire ensemble
En mars dernier, dès la fermeture des médiathèques, j’ai mis en place une nouvelle forme pour ces moments privilégiés que sont les ateliers d’écriture. Si nous ne pouvions plus nous réunir à la médiathèque Pecha’Bouquine, nous pouvions continuer à écrire, à échanger et partager, en organisant un atelier à distance.
Chaque lundi, pendant 16 semaines, j’ai envoyé au groupe, par courriel, une nouvelle proposition d’écriture. C’est avec joie et soulagement que les écrivants ont adhéré à la démarche.
En témoignent ces extraits des textes écrits fin juin, comme un post-scriptum :
Marie-Odile, tu nous as créé une fenêtre d’évasion formidable ! Tes idées, simples et très ouvertes, parfois ludiques parfois plus impliquantes, m’ont invitée à jouer, à me dévoiler un peu aussi parfois, en tout cas à rencontrer à chaque fois le plaisir d’écrire. Au fil de nos écrits, nous nous sommes découverts dans la confiance.
J’aime exercer ma créativité dans divers domaines, danse, peinture, écriture, les mettre en relation m’enchante. Dans le désordre, cela me parle de rythme, de vocabulaire, d’émotions, de mouvement, de contrastes, d’espace intérieur et extérieur, de couleurs. Je passe d’une activité à l’autre enrichie de la précédente. C’est ma façon de lutter pour rester du côté de la vie et ce qui me reste permet de traverser les orages sociaux ou personnels.
Durant quinze semaines, grâce à toi, j’ai pu m’évader, me creuser la tête pour trouver une idée, un fil conducteur et raconter des petits bouts d’histoire. J’ai renoué avec le plaisir d’écrire plus longuement, et pendant ces moments-là, j’oubliais le cortège des mauvaises nouvelles et la lourdeur des journées confinées.
Merci aussi à tout le groupe, pour vos écrits, pour votre humour parfois, votre originalité souvent, mais aussi pour l’émotion qui filtrait à travers les mots et les maux… Chacun s’est dévoilé un peu, s’est livré un peu plus créant un bel espace de complicité teinté de respect.
Un atelier d’écriture, c’est une animatrice (ou un animateur) et des participants, et pour que cela fonctionne, il faut que chacun joue sa partie de la partition. À Pechabou, chacun a joué la sienne, comme il le voulait, comme il le pouvait en fonction de ses impératifs de vie, de ses envies, de son inspiration. Il s’est joué quelque chose de beau dans ce groupe, au cours de ces semaines, de l’ordre de l’attention à l’autre, de la confiance, de la complicité. Beaucoup d’humanité. J’en suis heureuse et emplie de gratitude.
L’atelier à distance, saison 2
Novembre 2020, nouveau confinement. Qu’à cela ne tienne, à l’automne, reprenons la formule gagnante du printemps. Hier, le top départ de ce nouveau voyage a été donné. Nous ne savons pas combien d’étapes nous attendent, ni la longueur du chemin. Mais nous savons qu’il sera jalonné de textes en tous genres et d’échanges riches et chaleureux.
La réaction de Marie à l’annonce de ce nouvel atelier à distance :
Ah ! le doux reconfinement
Qui nous réserve assurément
Les surprises auxquelles nous invite
Marie-Odile. On se précipite…
Pour dire oui avec enthousiasme
Tant les trésors de nos fantasmes
M’enchantent. Et quoiqu’il advienne,
Vos plumes, chers amis, me soutiennent.
Alors, que l’encre coule à flots
Pour échapper à ce naufrage
Qu’on nous fait traverser à la nage.
Alors, coronaviguons en bateau !
Je nous attends, à bientôt.